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Les anciens de Saint-Marc

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Plus sur la conférence d'Alain Mérieux

Salle « comble » pour Alain Mérieux. C’est en effet  près de 300 personnes – dont plus de 120 élèves des classes terminales- qui, répondant à l’initiative de la Commission culturelle étaient venues écouter ce « Grand Ancien ». Salle comble certes, mais aussi salle « comblée » car à l’évidence  impressionnée  par la qualité un peu exceptionnelle de cette soirée.


Tout d’abord Olivier Raynaud, prédécesseur de Pierre Lecuelle à la présidence de notre association a su  accueillir Alain Mérieux avec beaucoup de sensibilité. Rappelant les lointaines années passées rue Sainte Hélène, Olivier a laissé entendre qu’il percevait la personnalité exemplaire et attachante de notre invité comme le fruit d’un « amalgame » ou une « association synergique » entre le sens du service enseigné par les jésuites et le sens du dévouement (dimension acquise dans une famille entreprenante –les Mérieux- qui, sur plusieurs générations n’a jamais cessé de créer des sociétés ou des fondations au service des hommes). Rappelant la qualité de membre d’honneur d’Alain Mérieux, l’accueillant  a exprimé la reconnaissance de l’association des anciens pour l’attachement qu’il n’a cessé de lui témoigner. Olivier a terminé son intervention  en invitant les élèves présents à  « savoir la force de l'exemple, à prendre conscience que la constitution de l'individu ne se fait en dehors d'aucun corps et que la valeur d'un service ne se mesure que par celui à qui il est rendu. »


Place au conférencier. « Bio Mérieux : une entreprise face aux défis mondiaux de la biologie ». Tel était le thème.
S’appuyant d’abord sur une vingtaine de «slides » vivants et synthétiques qu’il manipulait lui-même avec beaucoup d’aisance, le conférencier a, d’entrée de jeu, conquis son public par la décontraction, la spontanéité et le naturel avec lequel il allait conduire l’ensemble de son intervention.

De cette première partie on retiendra que Bio Mérieux –créé par Alain Mérieux en 1963- est le fer de lance de ce qui est redevenu récemment le groupe  Institut Mérieux.

A travers quatre sociétés filiales, le groupe  met son expérience de la biologie industrielle au service de la médecine et de la santé publique et, ce, partout dans le monde. Le combat est incessant contre les maladies infectieuses et les cancers à travers le diagnostic, l’immunothérapie et la sécurité alimentaire.

La présence du groupe est mondiale (150 pays) avec des implantations directes dans 40 pays. Entre les sociétés d’un groupe qui compte près de 10 000 personnes les approches sont innovantes et complémentaires sachant que 1100 collaborateurs sont exclusivement dédiés à la Recherche et au Développement et  répartis sur 17 sites à travers le monde. La présence de « Mérieux » est historique dans les nouveaux pays émergents avec 40 ans de présence au Brésil, 22 ans en Chine, 14 ans en Inde). La filiale américaine Silliker compte pour sa part un réseau international de plus de 50 laboratoires tous experts agréés en sécurité et qualité alimentaires. Elle entretient des partenariats avec des groupes mondiaux ou des centres de recherche majeurs.


Alain Mérieux n’a pas manqué de rappeler les racines « pasteurienne » de l’Institut (son grand père était l’élève de Louis Pasteur)  et la place occupée depuis 1967 par la Fondation Marcel Mérieux créée par le Docteur Charles Mérieux son père (lui aussi ancien de la rue Sainte Hélène) . Dès l’origine l’objectif de cette fondation a été de lutter contre les maladies infectieuses affectant les pays en voie de développement.

 

Son impact et son efficacité ont été depuis significativement démultipliés avec la création des Fondations Christophe et Rodolphe Mérieux. Directement gérées par l’Institut de France, ces fondations - au nom des deux fils d’Alain disparus tragiquement - s’emploient à soutenir la recherche locale contre les maladies infectieuses, les actions de formation, de soins et de réinsertion. Des photos projetées ont montrées les réalisations opérationnelles (ou en chantier)  notamment au Mali, Cambodge, Laos, Madagascar, Liban, Haïti.

La deuxième partie de la soirée, tout aussi passionnante,  a permis au conférencier, notamment lors des réponses aux multiples questions qui lui ont été posées par les élèves présents, de mettre l’accent sur quelques uns des défis qui sont à relever. Il évoque :
- la forte augmentation prévisible de la population : 2,3 milliards d’habitants en 1940 et …
9 milliards en 2050,
- les effets au plan de la santé  et les problèmes de société posés par le passage, sur l’ensemble de la planète,  de la ruralité à l’urbanisation,
- l’émergence et le poids des maladies infectieuses (4 enfants meurent de pneumonies chaque minute, 1/3 de la population mondiale est affectée par la tuberculose, les maladies diarrhéiques tuent 2 millions d’enfants par an, plus de 40 % de la population mondiale est exposée au paludisme, 1 habitant sur 8 est touché par une maladie tropicale…)
  -la certitude de l’émergence de nouvelles maladies infectieuses …et les élans de solidarité que cela doit susciter (« le même danger nous menace et la contagion ne nous vient-elle pas le plus souvent de nos semblables »)
- le monde occidental doit affronter une révolution géopolitique totale. Ainsi  des pays comme la Chine et l’Inde qui totalisent 2,5 milliards d’habitants sont devenus économiquement incontournables alors qu’ils ont des culture très différentes, qu’ils sont « eux aussi » intelligents  et …qu’ils travaillent deux fois plus que nous !  

Sans langue de bois, avec justesse mais aussi avec beaucoup d’humour, par analogie avec ses expériences du bout du monde, Alain Mérieux a « égratigné » le relatif immobilisme et l’étroitesse de vue de nos compatriotes (qu’ils soient entrepreneurs, hommes politiques ou …simples citoyens) face à ces défis considérables.

Ses propos ont été très plaisamment émaillés de souvenirs ou de rencontres personnelles toujours narrés avec beaucoup de simplicité, allant par exemple de ses échanges avec le  premier ministre chinois à.. sa plus récente  rencontre avec notre actuelle ministre des finances (en panne d’avion à Satolas  et littéralement prise « en stop » dans l’avion de l’Institut)

Alain Mérieux a terminé sa brillante intervention sur une note d’optimisme : il a souligné l’importance que revêtent selon lui la recherche et l’innovation, ne voyant pratiquement aucune limite à la révolution permanente de la science et de la technologie .   

Avant le traditionnel pot amical, le mot de remerciement de l’un de ses anciens camarades de collège a fait avec humour référence au temps où il se faisait appeler « Mater Oculus » pour « Mer-ieux » par le père de Lagrevol son professeur en Humanité ( alors la classe de seconde) lequel l’a, à l’évidence, beaucoup marqué :  « Sept ans avec des maîtres comme le Père de LAGREVOL et le Père GIVOIS vous marquent de leur empreinte toute une vie. J’ai acquis de ces années l’enthousiasme d’entreprendre toujours, tant dans la vie professionnelle que dans la vie publique, la « Res Publica », et la force de pouvoir se relever face aux épreuves »(écrit par A Mérieux en l’an 2000)
        Michel Tavernier (55)

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